Le diabète est caractérisé par des complications au long cours, qui sont évitables.
La prise en charge du diabète consiste dans un premier temps en : une diététique adaptée (3 repas par jour, sans se resservir, notamment)
la pratique régulière d’une activité physique (toute activité de plus de 10 minutes est bonne à prendre)
Dans un second temps, si des médicaments sont nécessaires, ce qui est souvent le cas, la prise régulière des médicaments favorise la bonne santé.
Tous les traitements qui réduisent le taux de sucre, permettent limiter le risque de complications. C’est la raison pour laquelle les médecins essaient de contrôler les taux de sucre en excès.
Il existe 3 grands types de complications très particulières au diabète qui touchent les petites artères :
Les complications oculaires
Les complications oculaires, appelées rétinopathie diabétique, sont la première cause de cécité (fait de devenir aveugle) en France avant l’âge de 60 ans. L’atteinte rétinienne doit être dépistée régulièrement car le développement d’une rétinopathie se produit sans que l’on ne ressente rien. L’atteinte diabétique de l’œil ne fait pas mal, ne change pas la vision des couleurs, et les anomalies se développent à bas bruit. Ainsi, une baisse de la vision est très tardive. Lorsqu’on la constate, c’est le signe d’une atteinte rétinienne déjà très sévère.
Le traitement par laser ou par injection dans l’œil de médicaments permet de limiter le risque de devenir aveugle. Le meilleur traitement doit être appliqué très tôt, raison pour laquelle il faut consulter l’ophtalmologiste ou faire une photographie du fond d’œil de façon régulière.
Les complications rénales
Les complications rénales, appelées néphropathie diabétique, sont la première cause de mise en dialyse en France. L’atteinte rénale doit être dépistée régulièrement car, tout comme pour l’œil, on ne sent rien, sauf à un stade très tardif où le traitement devient complexe. Avoir « mal au rein » signifie en général avoir des douleurs dans le bas du dos, mais cela ne correspond pas à la néphropathie diabétique qui est indolore.
Le dépistage de l’atteinte rénale nécessite un contrôle de l’albumine dans les urines, au moins une fois chaque année et une prise de sang permettant le dosage de la créatinine. Sur vos bilans, vous pourrez lire avec la valeur de la créatinine le résultat DFG (Débit de Filtration Glomérulaire) estimé, qui représente en quelque sorte le « pourcentage de fonction rénale résiduelle ». Ainsi, si la valeur DFG estimée est à 45 ml/min, cela traduit une maladie rénale avec 45% de capacité de bien filtrer le sang et d’éliminer les déchets de l’organisme vers les urines. On ne peut plus vivre quand ce résultat est en dessous de 15 ou 10, sauf avec la dialyse ou la greffe.
Les médicaments du diabète doivent être choisis soigneusement pour réduire le risque rénal. De plus, certains médicaments de la pression artérielle sont particulièrement efficaces. Le contrôle régulier avec l’auto-mesure tensionnelle est aussi une très bonne façon de savoir si les traitements de la tension sont actifs.
Les complications neurologiques
Les complications neurologiques appelées neuropathie diabétique, sont souvent complexes à prendre en charge et elles justifient que chaque personne vivant avec le diabète regarde ses pieds, tous les jours. Si besoin, il faut savoir utiliser un miroir pour inspecter sur et sous les pieds. Les atteintes des nerfs sont importantes à connaître car elles favorisent des plaies d’évolution longue avec un risque important d’amputation. Le diabète est première cause d’amputation en France, en dehors des traumatismes.
La neuropathie peut prendre 2 formes :
– soit la disparition des sensations (impression de marcher sur du carton ou du coton) et le risque est fort de plaies très longues et difficiles à cicatriser. Le corps a perdu son principal système d’alerte : la douleur. Le dépistage consiste en un examen médical comprenant la recherche des réflexes et l’examen de la sensibilité à l’aide d’un monofilament (photo).
La sécurité sociale rembourse 4 consultations annuelles chez un pédicure podologue agréé en cas d’atteinte de la sensibilité, associée à des atteintes artérielles ou une déformation du pied. Votre médecin doit à chaque consultation prendre des nouvelles de vos pieds !
– soit la neuropathie dite hyperalgique, c’est-à-dire très douloureuse. Sans cause particulière, les personnes ont des sensations de décharges électriques ou de brûlures, notamment la nuit, sensations qui passent un peu lorsque le sujet se lève pour marcher.
Le traitement de la neuropathie est avant tout préventif avec le traitement du diabète qui vise à éviter l’apparition des complications. Lorsque les neuropathies sont installées, l’objectif est d’éviter les plaies, qui sont la première cause d’amputation.
Deux conseils majeurs :
- toute plaie (même une simple ampoule nécessite l’avis d’un médecin)
- les chaussures mal choisies sont la cause de la moitié des plaies. Il faut choisir des chaussures, souples et aérées, les essayer en deuxième partie de journée, lorsque les pieds sont gonflés, et « les faire » progressivement.
En savoir plus : https://www.sfdiabete.org/presse